Chapitre 17, Le masque brisé.

20 octobre 2014

Chapitre 17, Le masque brisé.

Un coup de feu avait percé la nuit, réveillant tout les habitants de la maison. Sélène se leva pour se précipiter vers la source du bruit: la chambre de sa mère. Et lorsqu'elle y entra, et qu'elle vit le corps inconscient de sa mère, elle sentit le sol s'écrouler sous ses pieds. Son cerveau n'emit plus qu'une seule pensée, plus qu'un seul mot: Non.

Elle s'ecroula près de sa mère, jeta le revolver qu'Aube tenait dans ses mains d'une blancheurs cadavérique et la prit dans ses bras, se tachant ainsi les mains avec le sang rouge qui coulait de sa tête. Sélène sentit des larmes couler sur ses joues, mais elle ne fit pas un geste. Elle berça sa mère en pleurant pendant de longues minutes.

Sélène *pleurant*: Maman... Qu'es-ce que tu as fais...

Plus rien désormais ne comptais pour elle. L'adolescente ne voulais même plus voir cet horrible monde où sa mère n'était plus.

Lune était rentrée dans la chambre juste après sa nièce. En voyant sa soeur étendue, baignant dans son sang, son masque d'indiferrence envers Aube s'était brisé. Lune ne pleurait presque jamais, mais pour la première fois depuis maintes années, ses yeux se brouillèrent. Elle resta statufiée dans la pièce, incapable de faire le moindre geste.

Andreas s'appuya contre le mur blanc, caché des regards des autres. Un fin sourire sur ses lèvres, il était soulagé. Certes, peut être un peu triste -il avait un coeur tout de même!-, mais au fond, la joie illuminait son âme. La seule personne au courant de sa vie antérieur était morte! Désormais, il bénéficiait non seulement d'une paix qu'il espérait éternelle, mais aussi d'une gigantesque maison! Que demander de plus? Andreas jubilait silencieusement quand soudain, il croisa le regard vert de son fils. Aussitôt, il s'inventa une peine presque théâtrale.

Andreas *d'une voix faussement nouée*: Je... Je vais appeler la police...

Et il sortit, sous le regard haineux d'Orion.

Ce dernier s'accroupis auprès de son amie. Il posa une main chaude sur son épaule.

Orion *chuchotant*: Sélène... Mon père est partit appeler la police... Ils vont devoir l'enmener. Je sais que c'est dur pour toi, mais tu vas devoir la laisser... (il fit une pause, attendant une réponse de Sélène, mais la jeune fille continua à sangloter, aveuglée par le désespoir) Sélène, je suis sincèrement désolé... Mais... Mais tu ne peux pas rester là... Tu dois la laisser partir...

Il prit la main de Sélène pour la faire se lever. Elle ne broncha pas, et le suivit, sans regarder Aube.

***

Aube fut enterrée deux jours plus tard, dans le jardin. Ce fut un modeste enterrement, où les seuls invités furent ses collègues. Il y eu beaucoup de pleurs, beaucoup de discours puis, les invités repartirent. En tant que propriétaire de la maison, Sélène autorisa Orion et ses parents à rester vivre avec elle.

Car pour tout dire, elle ne bougeait presque plus. Retranchée dans sa tristesse, la jeune fille ne pleurait pourtant plus, ses yeux étant épuisés.

Seul Orion était autorisé à pénétrer dans sa chambre, et il ne s'en privait pas.

Orion: Hey! Tu sais qu'il fait super beau dehors? Tu ne veux pas sortir?

Sélène: ...

Orion *soupirant*: Hum...

Il s'assit sur le rebord du lit avant de se mettre à débiter divers monologues d'un ton las.

Orion: Sinon, hier soir, j'ai regardé l'épisode final de GoS! Et je peux te dire que la saison se finie en beauté! Déjà, au début, Jake Snow -qui, je te le rappelle, est le genre de mec passif qui sont hyper chiants et ennuyeux au début- attaque...

Et cetera, et cetera. L'adolescent ne se rendait même plus compte de ce qu'il disait, tant cette routine lui semblait infinie. Il parlait, puis attendait en vain une réponse de son amie. Peu après son entrée dans la chambre, il décida d'agir.

Orion: Bon, Sélène. Je sais que ce qu'il t'arrive est horrible, je sais que tu es désespérée, mais tu ne vas pas te morfondre sur ton sort jusqu'à la fin de ta vie! Il faut que tu avance, que tu te tourne vers le futur! En plus, tu n'es pas seule: je suis là! Alors, dis moi franchement: qu'est-ce qui t'empêche de te "réveillée"?

Le silence s'installa, et Orion attendit. Au bout d'une minute, il re-ouvrit la bouche pour continuer lorsque Sélène parla.

Sélène *d'une voix enrouée*: Si, je suis seule d'une certaine façon... Eoz est partie.

Orion s'assit face à Sélène, en tailleur.

Orion *surpris*: Tu veux dire que... Tu ne l'entends plus?

Elle secoua sa tête brune en signe de négation.

Sélène: Non... Elle m'a aussi abandonnée...

Orion *en voyant es yeux de Sélène devenir humide*: Ce n'est pas si grave, si ça peut te consoler. Pour la première fois, tu n'entends plus son horrible voix terriblement agaçante qui commente le moindre fait et geste, sort des références incompréhensible ou te donne des ordres! Tu es libre! Et puis, je suis sûr qu'elle va revenir! Elle doit sûrement regarder une de ses séries débiles, ou se goinfrer de sucreries!

Sélène *légèrement amusée*: Pendant deux jours?

Orion: Tu sais bien qu'elle n'est pas très futée. Il lui faut certainement des jours entiers pour comprendre un épisode de série!

Sélène: Tu es méchant avec elle.

Orion: Je ne suis pas méchant, mais sincère! Non mais franchement, qui voudrait te laisser tomber, même pour deux secondes? Tu es trop gentille, trop drôle, trop jolie, trop intelligente pour que...

Orion s'arrête subitement, conscient de la gaffe qu'il venait de faire. Il se mit à rougir au moment où Sélène se relevais, un fin sourire sur ses lèvres.

Sélène *joyeuse*: Pardon? Tu peux me répéter ta dernière phrase?

Orion déglutit, puis fouilla la pièce du regard, cherchant une quelconque échappatoire.

Orion *embarassé*: Je... Je disais que tu es trop gentille, trop drôle, trop... trop jo...jolie, trop intelligente pour que l'on... que l'on...

Jamais Sélène n'avait éprouvée autant de sentiments contraires au fond d'elle même. Bonheur et tristesse. Joie et peine. Honte et satisfaction. Elle hésita longuement, mais après tout, Orion avait raison. Le suicide de sa mère ne pouvais pas l'empêcher de vivre. Jamais Aube Koriaah n'aurait voule ça. Sélène se rapprocha de lui.

Et pour la seconde fois, il l'embrassa. La jeune fille attendait ce baiser depuis tellement de temps qu'elle resentie comme un soulagement.

Je t'aime, rêvait-elle de dire mais s'il prenait peur? Elle ne connaissait l'amour que dans les livres, en était-il de même dans le monde réel? Soudain, un cri perça le silence environnent.

***

Un peu plus tôt...

Lune ne pleurait pas. Ce n'était pas dans ses habitudes, même maintenant que sa soeur chérie était partie. Elle s'en voulait tellement d'avoir agi si sottement, d'avoir reproché à sa soeur cette vielle affaire alors qu'elle allait si mal. Lune en était sûre, c'était de sa faute si elle avait mit fin à ses jours. Pourtant, Eoz lui répétait que c'était faux, que c'était sa faute si Aube était partie. Et à chaque fois que Lune lui demandait des explications, la voix disparaissait de sa tête pendant plusieurs heures.

Mais alors que Lune commençait à s'endormir, allongée sur le canapé de la chambre où elle dormait, pour oublier son chagrin, Eoz lui raconta enfin. Elle lui parla du passé d'Andreas, du challenge et de la dispute d'Andreas et Aube, précédée de la mort de cette dernière. Lune resta interdite quelques instants, stupéfaite par les mensonges de son mari. Elle refusait de le croire.

Lune *septique*: Et si je ne te crois pas?

Pourquoi ne me croirais-tu pas?

Elle avait raison. Tout concordait, les dates, les secrets... Un masque de fureur se peignit sur le visage de Lune. Il lui avait promis la vérité, de tout lui raconté. Mais visiblement, le fait d'avoir eu une fille et d'avoir abandonnée Aube, puis de s'être marié avec sa soeur n'entrait pas dans ces thermes, selon lui. Elle se leva pour se diriger vers un des deux balcons, où Andreas était sortit pour fumer.

Il lui tournait le dos, sa cigarette dans u main. En l'entendant arrivée, il la jeta par dessus le balcon avant de se tourner vers elle.

Lune *furieuse*: Andreas! Tu te souviens quand tu m'as juré de toujours tout me dire? Que tu m'aimais au point de ne me dire que la vérité?

Andreas *surpris*: Oui, mais j'ai tenue ma...

Lune: Non, tu as juste oublié de me prévenir que tu vivais déjà avec quelqu'un lorsque l'on s'est rencontrés et que tu avais déjà une fille! Et aussi, que c'était ma soeur unique!

Andreas: Com... Qui t'a dis ça? On t'a mentit! Je n'ais...

Lune: Aube m'a tout raconté!

Andreas: Tu n'as pas parlé à Aube avant son triste suicide.

Lune: Elle... Elle a laissé une lettre.

Andreas: Je peux la voir?

Lune: Oh, arrête ton char Andreas! Tu sais que j'ai raison! Sélène te ressemble autant qu'Orion!

Andreas *soupirant*: Bon... Oui, c'est vrai... Mais je ne voulais pas te le dire pour une seule bonne raison: mon travail.

Lune: Ton travail? Dis surtout que ça te ferais une mauvaise pub lors des élections prochaines! Qui voudrais d'un maire qui a abandonné son enfant et sa compagne avant de se marier avec sa soeur et de lui faire un enfant avant d'abandonner sa première famille!

Andreas: Je voulais vous protéger, toi et Orion.

Lune: Tu me connais Andreas! Tu sais que je peux me protéger toute seule! Je commence à croire que tu ne m'as jamais dit la vérité.

Andreas *s'énervant à son tour*: Et alors? Où est le problème? Tout les couples ont des secrets, c'est dans la nature humaine!

Lune: Non mais tu t'entend? Où est le problème? LE PROBLEME C 'EST QUE TU AS ABANDONNEE MA SOEUR JUMELLE ET MA NIECE POUR TE MARIER AVEC MOI ET NE JAMAIS M'EN AVOIR PARLE AVANT! Et le pire, c'est qu'il a fallut que ma soeur meurt pour que je l'apprenne! En t'épousant, j'ai causé sa chute!

Andreas: Lune!

Lune: Au fond, je me rends compte que tu ne m'aime pas vraiment! Tu crois que je ne sais pas pour Orion? Qu'il ne m'en a jamais parlé? Mais j'ai fermé les yeux, car je t'aimais.

Andreas *choqué*: Tu as dit...

Lune: Oui, j'ai dis que je t'aimais. Je veux que tu partes, Andreas. Je veux que tu quitte la maison de ma nièce tout de suite. J'en ais marre de tes mensonges: J'aime mon fils, Je jure de te dire toujours la vérité, Avant de te rencontrer, ma vie était un véritable calvaire, je n'avais ni famille ni maison... J'en ai marre Andreas. Je demande le divorce.

Ce dernier mot claqua dans sa bouche d'un ton définitif. Ils se fixèrent silencieusement et Lune put voir le masque de son mari se craqueler. Son habituel regard aimant se changea en haine à l'état pur.

Violement, il attrapa Lune par le poignet, ce qui lui fit pousser un cri de douleur. Andreas la poussa contre la barrière en verre. Il vit sa femme le regardé d'un air térrifié. Il l'entendit lui murmurer un petit Non Adreas.

Puis, il la poussa. Lune passa par dessus la barrière en verre.

Andreas: Moi aussi, je t'aimais, Lune.

Elle poussa un long et terrible hurlement. Elle tendit une main vers Eoz, qui hurlait avec elle.

Luuuuuuuuuuuuuune!

Son corps heurta la sol avec violence. Elle ressemblait à une poupée de cire brisée, et dont les membres ressemblaient à des électrons libres. Ses yeux noirs grands ouverts fixait le fleuve de l'autre côté de la route. Un fleuve qu'elle ne pourrait plus jamais voir. Andreas la regardait d'un oeil morne et las. S'en était finis des deux soeurs. S'en était finis des problèmes. Il avait commis le crime parfait. Nul ne pourrait savoir comment Lune Koriaah était morte. Seul lui pourrait déclarer en sanglotant qu'elle désirait rejoindre sa chère soeur.